Échouement de sargasses : la Guadeloupe redoute « une année noire » !

Par Thierry le Mercredi 08 février 2023 - 6090 vues

Dans le dernier bulletin mensuel de l’Université de la Floride du Sud (USF), la quantité de sargasses a doublé de décembre à janvier dans l’océan Atlantique, atteignant une quantité jamais égalée de 8,7 millions de tonnes. Sylvie Gustave Dit Duflo, vice-présidente de la région Guadeloupe responsable des questions environnementales, a révélé à l’AFP, craindre « une année noire » avec des échouements records sur les rivages de l’archipel.

La sargasse, cette algue brune qui envahit le littoral des îles Caraïbes, produit lors de sa décomposition des émanations nauséabondes et toxiques. En plus d’interdire l’accès à de grandes parties du littoral, de gêner la navigation et de nuire au tourisme, les échouements de sargasses en quantité notable asphyxient la biodiversité.

Le record précédent remonte, selon l’USF à 2018, avec 6,5 millions de tonnes. Les conséquences d’échouements de ces algues sur le littoral avaient alors été importantes sur la vie économique des sites concernés. Les échouements massifs de sargasses qui représentent un véritable fléau ont donc conduit le gouvernement à adopter en mars 2022 le « Plan sargasse ». Ce plan est doté de 36 millions d’euros sur quatre ans.

Le ministère des Outre-mer a annoncé lundi avoir « réuni les acteurs du plan Sargasses » pour constater l’avancée de la « lutte contre cette calamité ». Fin janvier, la région, le département, la chambre de commerce et d’industrie et l’État ont entériné le principe d’un groupement d’intérêt public, qui doit être financé par le plan Sargasses.

Sylvie Gustave Dit Duflo, vice-présidente de la région Guadeloupe responsable des questions environnementales, a précisé : « Pour l’heure, ce sont les communes qui gèrent les échouements, mais l’intensification du phénomène et les petits moyens de ces communes ne permettent pas une bonne gestion ». D’autant que des équipements coûteux vont être testés, notamment des barrages destinés à éviter les échouements sur les plages et à faciliter une collecte en mer.

Un autre problème demeure, à savoir le stockage et la revalorisation des algues, d’autant que la représentante déclare que les terrains d’épandages sont saturés. Une étude du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a dénoncé « l’impact direct » du stockage des sargasses, « via la présence d’arsenic et la salinisation des eaux ».

Les raisons de la prolifération des sargasses depuis une douzaine d’années ne sont pas encore établies et font toujours l’objet d’études.

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