Le non-lieu prononcé il y a deux semaines au sujet du scandale concernant le chlordécone, même s’il était redouté, a eu l’effet d’une bombe dans la sphère sociopolitique guadeloupéenne. Une assemblée extraordinaire, dirigée par Harry Durimel, a réuni hier soir l’association des maires de Guadeloupe dans les locaux de la mairie de Pointe-à-Pitre. Ces derniers ont pris position : ils exigent une loi et comptent bien mobiliser les élus, mais également la population et les forces vives guadeloupéennes.
Harry Durimel, maire de Pointe-à-Pitre et fervent défenseur du sujet, a donc réuni hier soir une quinzaine d’élus ou représentants sur les 32 maires de Guadeloupe. Le but de cette réunion était de connaître de positionnement de ceux-ci, mais surtout de les fédérer autour d’un objectif commun pour lutter contre cette décision jugée incompréhensible.
D’un point de vue judiciaire, un recours est déjà déclenché, mais les maires ne comptent pas en rester là. Suite à ce qu’ils estiment être « un déni de justice », ils sont résolus à
« Tout mettre en œuvre pour réaliser l’unité avec la société civile pour défendre les intérêts des populations et des territoires tant en Guadeloupe qu’en Martinique.
Les maires de Guadeloupe »
Dans un texte voté à l’unanimité par les maires participants à la réunion ou leur représentant, ces derniers exigent « une loi reconnaissant la responsabilité de l’État et son engagement à réparer et dépolluer les terres tout en activant des actions de prévention ».
Des actions communes devraient avoir lieu dans les jours prochains afin de marquer leur volonté d’obliger l’État français à prendre ses responsabilités face à ce scandale sanitaire, d’autant que le pesticide nocif toléré en Guadeloupe durant plusieurs décennies était déjà interdit dans l’hexagone.
Par ailleurs, les maires invitent la population guadeloupéenne à réaliser un dépistage pour évaluer la présence de chlordécone dans leur sang.
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