Vendredi 16 septembre 2022.
Alors que l’orbe orangé du soleil se reflète sur les vagues de la Mer des Caraïbes, la nature semble prendre peur. Les oiseaux s’enfuient vers le sud… Les mangoustes quittent les plages pour s’enfoncer dans leurs terriers… Quelque chose se prépare.
Et peu avant 18 heures, un coup de tonnerre paraît fendre le ciel en deux. Durant toute la nuit du 16 au 17 septembre, des vents violents et des trombes d’eau redessinent le paysage de la Guadeloupe.
Une nuit d’horreur, de crues et de peurs
Pendant presque 10 heures, les Guadeloupéen(ne)s ont retenu leur souffle.
C’est d’abord sur la Désirade, la plus orientale des six îles habitées, que Fiona a abattu son courroux. Durant la nuit allant de vendredi à samedi, le centre du cyclone a traversé la Grande-Terre. Derrière son paysage ne restent que des arbres brisés, des toitures arrachées et des maisons inondées de huit à dix centimètres.
Toutefois, ce spectacle n’est rien en comparaison de celui de la Basse-Terre. Des pluies diluviennes ont sévi sur le sud de cette île volcanique, engendrant des crues spectaculaires.
À certains endroits, plus de 300 mm (soit l’équivalent d’un mois et demi de pluies) ont été enregistrés par les stations météorologiques. À Saint-Claude ou à Capesterre-Belle-Eau, c’est même 500 mm d’eau qui sont tombés.
En plus de ces précipitations conséquentes, des vents violents soufflant à 120 km/h ont fait régner la terreur. Sans surprise, les ravages engendrés par Fiona se comptent en milliers d’euros et pas uniquement.
Dans le sillon de Fiona
Le samedi 17 septembre, c’est écœuré que les Guadeloupéens ont découvert ce qui restait de leur île. À Goyave, un pont a cédé sous la pression de l’eau. Très souvent, c’est dans 80-100 cm d’eau que se réveillaient les habitants. Et ce n’est pas tout…
Sous l’effet des vents, les infrastructures de la Guadeloupe ont été fortement endommagés. À ce jour, 1 200 usagers n’ont pas internet et la téléphonie fixe tandis que 4 000 personnes sont sans électricité. En parallèle, seules huit des 26 centrales d’eau sont en mesure de fonctionner parfaitement, privant ainsi les populations d’eau potable.
Malheureusement, en plus d’importants dégâts matériels, cet orage a aussi coûté la vie…
À Basse-Terre, chef-lieu du département, un homme de 54 ans a été emporté par les flots. Barricadé chez lui, il n’a pas réussi à sortir au moment où les eaux d’une rivière avoisinante ont arraché sa demeure.
Désormais au sud de l’île américaine de Porto-Rico, la tempête Fiona a fait endurer un calvaire inoubliable aux Guadeloupéens.
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