Vendredi dernier, la commune de Deshaies, située dans un creux du littoral nord de l’archipel guadeloupéen, a reçu la reconnaissance de l’UNESCO pour sa préparation au risque de tsunami. Pour Jeanny Marc, maire de la commune, c’est « un honneur » de recevoir cette distinction.
Selon Matthieu Péroche, maître de conférences à l’université Montpellier-3 et expert de l’aléa tsunami dans la Caraïbe, cette reconnaissance est une « première française et européenne ».
Depuis fin 2019, une signalétique a été mise en place à Deshaies afin d’indiquer à la population les directions à suivre pour rejoindre le point haut le plus proche. La nécessité de cette installation est survenue en 2003, après qu’un mouvement d’eau ait été repéré lors d’un mariage en bord de mer.
« Si l’on n’est pas dans des risques de hauteur de vague comme on peut connaître dans le Pacifique, il faut comprendre que c’est bien différent d’une houle cyclonique, à laquelle les Antilles sont habituées », rappelle Matthieu Péroche. « Un tsunami, c'est la mer qui pousse, très vite et très fort, et même une petite hauteur de vague est un véritable risque pour la vie humaine ».
La commune de Deshaies, qui compte six plages très fréquentées, participe depuis 2012 à l’exercice international et caribéen CaribeWave qui se déroule chaque année à la mi-mars. Le maire raconte avoir fait évacuer une année la plage de Grande-Anse, la plus grande, afin de « chronométrer le temps qu’il fallait pour partir du bourg et monter vers un point haut », et « testé l’alerte par drone sur les bateaux qui mouillent dans la baie ».
La municipalité, consciente que cette reconnaissance de l’UNESCO « Tsunami Ready » est acquise pour quatre ans, poursuit ses efforts, notamment en ce qui concerne l’alerte. Jeanny Marc est actuellement à la recherche de financements pour l’installation d’une sirène, de même qu’il envisage la création d’une application numérique pour alerter la population en cas de danger.
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