Alors que la remise en état du réseau d’eau potable en Guadeloupe semble ne pas avancer pour les usagers, Jean-François Carenco, le ministre délégué aux Outre-mer, s’est voulu rassurant lors d’une visite la semaine passée, affirmant « ça démarre enfin ».
Après avoir signé un contrat mercredi dernier de 27 millions d’euros sur trois ans pour redresser et assurer le fonctionnement du syndicat unique de l’eau (SMGEAG), le ministre en visite sur l’archipel a annoncé : « On accélère les travaux, on accélère tout ». S’il a déclaré « Le mois dernier, on réparait 2 fuites par jour, aujourd’hui, on est à 30 », indiquant « c’est bien que c’est le signe d’un truc qui marche », cela s’avère encore insuffisant. En effet, selon un rapport confidentiel sur la crise de l’eau en Guadeloupe, daté de mi-2022, « Il est urgent d’agir pour rendre le syndicat opérationnel. Pour chaque mois qui passe au rythme d’exploitation actuel (hypothèse de 15 réparations de fuite par jour), ce sont plus de 350 nouvelles fuites qui apparaissent sur le réseau ».
En parallèle, plusieurs députés de partis variés ont déposé, mercredi 22 mars, une proposition de loi afin de donner au « droit à l’eau et à l’assainissement » une valeur constitutionnelle dans le but de « les faire passer au moins à égalité avec d’autres principes fondamentaux ».
Le SMGEAG (Syndicat Mixte de Gestion de l’Eau et de l’Assainissement de Guadeloupe), créé en 2021, fait face à de graves difficultés techniques et financières, d’autant plus depuis le passage de la tempête Fiona qui a secoué l’archipel en septembre 2022. Une feuille de route a d’ailleurs été signée immédiatement après, en novembre 2022, entre les acteurs locaux (SMGEAG, région et département) mais surtout l’état, afin d’imposer un plan de retour à l’équilibre financier ainsi qu’une assistance technique de six intervenants mandatés par l’État. Cette décision découle du rapport confidentiel daté de 2022 et commandé par l’État sur la crise de l’eau en Guadeloupe. Ce rapport, cinglant, dénonçait la situation du syndicat, dont notamment « l’absence de pilotage », la « défaillance des services administratif et financier » et l’« ingérence du politique » dans la gestion.
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