Jean-Pierre Sainton, ancien professeur d’histoire contemporaine et histoire de la Caraïbe à l’Université des Antilles, est décédé à l’âge de 68 ans dans la nuit du 21 au 22 août 2023. Auteur de nombreux livres retraçant l’histoire de la Guadeloupe, notamment les évènements de Mai 1967, il était également le président de l’Association of Caribbean Historians (ACH) et membre du conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage.
Historien de renom, Jean-Pierre Sainton, né à Paris en 1955 d’un père guadeloupéen et d’une mère martiniquaise, a toujours porté la Guadeloupe au plus profond de son cœur. Militant de la première heure, en raison d’un fait marquant, à savoir l’arrestation de son père lors des émeutes de Mai 67, il a été un membre remarquable de l’UPLG (Union populaire pour la libération de la Guadeloupe) ainsi que de l’AGEG (Association générale des étudiants guadeloupéens). De cet évènement majeur découlant des luttes sociales dans les outre-mer, il co-signe en 1985 son 1ᵉʳ ouvrage consacré à cet épisode « Mé 67 - Mémoire d’un évènement ».
Après son DEUG d’Histoire obtenu à l’Université des Antilles, Jean-Pierre Sainton a poursuivi ses études à Nanterre, pour finalement revenir en Guadeloupe où il passera son doctorat. En 1997, après avoir passé sa thèse sur « Les nègres en politique : couleur, identités et stratégies de pouvoir en Guadeloupe au tournant du siècle », il est devenu enseignant à l’Université des Antilles et chercheur au laboratoire AIHP-GEODE où il a accompagné plusieurs générations d’étudiants. Il a également contribué à la création de deux masters. L’un portant sur l’histoire patrimoniale en Martinique, l’autre sur les Sciences humaines et sociales en Guadeloupe. L’ex-doyen du département pluridisciplinaire de Lettres, Langues et Sciences Humaines a par ailleurs été chargé de mission pour la création du campus du Camp Jacob en Guadeloupe.
Retraité depuis seulement quelques mois, ce conférencier et chercheur émérite laisse en héritage de nombreux ouvrages, notamment les deux volumes « Histoire et Civilisation de la Caraïbe » qui demeurent une référence.
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